Le froid hivernal ne doit pas être synonyme de repos sportif pour le coureur à pied, qui peut même tirer un bon parti de cette contrainte climatique, pour peu qu’il soit bien équipé et bien préparé.
Le premier avantage de la pratique hivernale est que l’équilibre thermique est bien moins difficile à obtenir et à maintenir que l’été. En effet, le rendement mécanique musculaire étant mauvais (environ 20 à 25 % pour des puissances inférieures à la puissance maximale et encore moindre au-delà), l’organisme se réchauffe vite et l’évacuation de la chaleur produite est facilitée par la température ambiante et par le vent souvent présent. Le risque de surchauffe (coup de chaleur), qui représente une cause majeure d’accident l’été est donc exclu par temps froid.
Cet avantage appelle néanmoins une précaution : la protection contre le froid. En effet, pour des températures extérieures inférieures à 8°C environ, il est nécessaire de protéger les muscles des cuisses, car aux alentours de cette température, les fibres musculaires n’arrivent plus à se réchauffer suffisamment malgré le travail fourni. Leur vitesse de contraction s’en trouve considérablement ralentie ce qui ne permet pas aux muscles d’être pleinement efficaces. Au niveau des jambes, la déperdition calorique est un peu moindre du fait de leur situation par rapport à la pénétration dans l’air. Mais, en deçà de 5°C, il devient nécessaire de porter un collant. Par ailleurs, durant les périodes de froid plus intenses, il convient également de limiter les déperditions importantes de chaleur, préjudiciables à l’organisme lui-même et non plus au seul appareil musculaire. Il devient alors nécessaire de se couvrir la tête et les mains, parties du corps les plus exposées aux échanges thermiques.
L’adaptation du cœur à l’effort en ambiance froide est intéressante car pour des efforts modérés en endurance la fréquence cardiaque est moins élevée et le volume éjecté à chaque battement plus important.